II.1.c) Les thèmes :(issu de:
http://membres.multimania.fr/docmanga/dossier/ChapitreII.html) Une des autres grandes caractéristiques du manga est la pluralité exceptionnelle de sa thématique. Le style manga permet de mettre en scène n'importe quelle histoire dans n'importe quel cadre. Comme dit précédemment, il existe des magazines pour tous les goûts. Il est donc logique qu'il existe des thèmes qui correspondent à tous ces goûts. Voici une liste, non-exhaustive bien sûr, des principaux thèmes que l'on peut rencontrer dans les manga. Ils sont suivit d'une brève explication et de quelques exemples.
# Le Yon-Koma : c'est le plus vieux de tous les thèmes du manga. Paraissant dans les quotidiens japonais, le Yon-Koma manga est un court satyre de l'actualité en 6, 8 ou 12 cases.
# Le Sarîman : thème reprenant de façon parodique la vie des employés de bureau, les salarymen japonais ( surnommés les Cols-Blancs ).
# Le Shôjo manga : manga exclusivement réservé à la gent féminine. C'est ce qu'on appellerait chez nous une histoire à l'eau de rose. Ce style est caractérisé par l'épuration des décors, l'énorme présence du vide dans le découpage et par une mise en page assez discontinue. La présence de fleurs et de joyaux comme cadre des cases est également assez typique de ce genre. Outre la romance qui est omniprésente, l'auteur inclue parfois une touche de sport ou d'érotisme soft dans son Shôjo manga. Les titres appartenant à ce style les plus connus en Europe sont Candy, Georgie, Saïlor Moon et autres Ranma 1/2. Au Japon, un des récents succès du genre est Fushigi Yûgi, de Yû Watase.
# Les manga sportifs : ont également la cote au Japon. Ashita No Jô créa notamment la surprise. Quelque 500 Japonais se rendirent à l'enterrement de Joe Yabuki, héros de la série, mort au court d'un glorieux combat ( fictif !). Le dessinateur en fut lui-même surpris. Si Captain Tsubasa ( Olive & Tom ) n'offre que très peu d'intérêt au lecteur européen, c'est sans doute à cause de la pauvreté des scénarios et des dessins. Mais il existe également des œuvres qui se servent du sport comme moyen humoristique ( Slam Dunk, Noritaka ).
# La Science-Fiction : est un thème très prisé par les Asiatiques ( tout comme par les Européens d'ailleurs !). La S-F dans le manga se caractérise souvent par le fait que l'histoire se déroule généralement 100 ans après la troisième guerre mondiale ou une autre apocalypse s'en approchant. On notera également la présence très courante de robots géants dans ce genre d'histoires. Le précurseur du genre fût le célèbre Go Nagaï avec son célèbre UFO Robot Goldorak. Il fut rapidement suivi par Leiji Matsumoto qui créa Albator.
# Le Cyber-Punk : né dans les années 80, c'est un style qui découle directement de la S-F traditionnelle. Les robots géants ont cette fois-ci été remplacé par des Méchas* ( ou Mecchas ) et la plupart des séries appartenant à ce style sont peuplées de Bioroïds* et autres cyborgs humains. Le maître absolu dans ce domaine est sans nul doute Masumune Shirow. Il est l'auteur de séries excellentes comme Apple Seed ( son chef-d'œuvre ) ou Ghost in the Shell. Il fut de nombreuses fois imité. Sans grands succès, d'ailleurs, comme le démontre Tony Takezaki et son Genocyber.
Dunan Nuts, héroïne de Apple Seed, dans son mécha.
# L'Héroic-Fantasy : c'est un des thèmes de prédilection de beaucoup de Japonais. Il est constitué d'un amalgame des légendes de la table ronde et de l'œuvre de Tolkien, avec dragons et autres monstres à la clé. On y retrouve parfois des éléments cyber, comme dans Bastard!! de Hagiwara. La plus connue des séries sur ce thème est sans doute les fameuses "Chroniques de la Guerre de Lodoss". Un autre de ces succès en version papier est la déclinaison du jeu vidéo Dragon Quest sous le nom de Fly, qui cartonne en Europe.
# L'humour japonais : il peut être considéré comme totalement dépourvu de sens ou carrément débile, comme le dise certains. Le comique de situation extrêmement spécial des Japonais a sa place dans le manga. Chez nous, on connaît surtout des œuvres qui rentrent dans le cadre scolaire telles que le Dr Slump ou le Collège Fou Fou Fou. Récemment, on a pu découvrir une sommité du genre avec la traduction française chez Glénat de Mickael?! ( Sous-titré : " Le chat qui danse "), qui nous raconte les aventures trépidantes d'un chat de maison.
# Le policier : les détectives ne sont pas en reste dans le manga. Soit, ils sont très fidèles à l'image typique que nous en a donné Conan Doyle, comme dans Conande Gosho Aoyama. Soit, ils sont plus "japonais" et possèdent un humour débridé et pervers, comme Ryo Saeba, héros de City Hunter. Mais ce thème a également engendré de nombreux flops, comme Hard, Chasseur de Primes, qui bénéficie d'un scénario plus que léger.
# L'ultra violence : est aussi un thème que les Japonais abordent sans appréhensions. Déjà Tesuka abordait des passages franchement crus dans Black Jack. Le célèbre Golgo 13 ( tueur à gages dépourvu de sentiments ) et son fusil à lunette font l'objet d'un véritable culte au Japon. Pour eux, le manga est un exutoire, un moyen d'exprimer leurs fantasmes les plus divers sans jamais passer à l'acte. Très peu de ces manga sont arrivés en Europe : seul Hokuto No Ken a vraiment percé ( Ken le Survivant ). On pourrait également classer Ninkû dans cette catégorie.
# Les Samouraïs ou Rônins* : un thème traditionnel japonais qui remporte beaucoup de succès dans son pays d'origine. Il s'exporte cependant assez difficilement. Ce thème fait également appel à une certaine connaissance de l'histoire du pays de Soleil Levant. Ces histoires de Samouraïs sont souvent violentes ( comme dans L'Habitant de l'Infini de Samura ), mais peuvent également se transformer en Best-Sellers en touchant la majorité du public, comme l'a fait dernièrement Rûronin Kenshîn ( Kenshin, le Vagabond ) de Watsuki.
# Les manga X : inévitable, le manga, tout comme la Bd européenne, possède sa tranche crue : l'exposition du sexe. Etrangement, c'est cette facette des manga que la plupart des gens se contentent de retenir... Notons toutefois que les Japonais raffolent des pastichent érotiques de leurs Best-Sellers. On retrouve dès lors des titres comme : DBX, Saïlor Moon X,... Chez nos amis asiatiques, le sexe est souvent associé à l'humour. Il peut également être mêlé d'horreur, mais bon, je vous laisse imaginer ( piste : ils aiment les tentacules libidineux... ).
# Et les autres : parmi les autres thèmes qui sont moins célèbres et ne remporte pas d'aussi grands succès, on dénombrera notamment : les manga historiques, les manga d'horreur, ceux se rapportant à l'homosexualité,...
Il est évident que les manga ne peuvent être classé sans difficulté d'après un de ces thèmes en particulier. Les Japonais ont en effet la fâcheuse tendance à tout mélanger. Ainsi un manga pourra être ancrée dans un univers science-fictionesque et contenir de nombreux élément d'un Western digne de Sergio Leone. C'est le cas notamment de Cobra de Buichi Terasawa. Arrivant en cow-boy dans le saloon d'une ville fantôme, Cobra se mettra à canarder au pisto-laser des pirates membres d'une guilde de voleurs intergalactique. Vous voyez que cela peut s'avérer complexe ! Ceci pour vous prouver que les mangakâ, même si on leur impose des limites, savent aussi être créatifs et profiter des rares libertés qu'on leurs laissent.
Vous l'aurez compris, une foule de thèmes et de qualités différentes se proposent donc aux lecteurs un peu avertis. Il est donc peut-être temps de se rendre compte que l'adage " Manga = Sexe + Violence + Laideur " est totalement faux pour quiconque s'intéresse, ne fusse qu'un peu, à ce monde large et tolérant qu'est le " Phénomène manga ".